Weekend de mobilisation pour le Maillon du Morvan
Article publié le 15 septembre 2021 - acteurs et actrices, Actualités
Retour sur la journée du 7 septembre 2021 à Brassy dans la Nièvre.
Julie Xuereb (service civique à CORAPLIS) a accompagné le maillon Chaine des savoirs des Deux-Sèvres en soutien à l’association Par-Chemins qui porte celui du Morvan. Ce dernier dénonce depuis plusieurs années l’absence de solution concrètes de formation sur leur département, la Nièvre…
La lutte contre l’illettrisme a été déclarée « Grande Cause Nationale » en France en 2013 et pourtant alors que certaines régions bénéficient de propositions de formations diverses, pour d’autres il y a trop peu d’actions de proximité d’apprentissage ou réapprentissage de compétences de base pour les personnes en situation d’illettrisme. C’est notamment le cas pour le Pays Nivernais-Morvan, situé en Bourgogne-Franche-Comté.
Face au sentiment d’une politique qui se soucie de moins en moins de l’inadéquation de ses réponses et de la disparition des actions de formation, Charlotte Faure, animatrice bénévole de l’association « Par Chemins », maillon local de la Chaîne des Savoirs a profité de la fenêtre médiatique des JNAI pour alarmer les politiques locales face à la situation qui se dégrade. Cette journée avait également pour but de réfléchir, échanger et proposer des pistes d’action pour ne pas faire disparaitre de la prise de conscience politique la lutte contre l’illettrisme. En somme, trouver des solutions pour que chacun continue d’avoir le droit d’apprendre et réapprendre tout au long de sa vie.
Ont alors été réunis pour cette journée, les ambassadeurs et ambassadrices de certains maillons de la Chaîne des Savoirs venus de France, de Belgique et de Suisse, Etaient présents également le président du département de la Nièvre, le chargé de mission territoire zéro chômeur, le chargé de mission régional ANLCI pour la région Bourgogne-Franche-Comté, divers travailleurs sociaux, des formateurs et formatrices et des bénévoles, des militants d’ATD Quart Monde ainsi que la présidente du groupe d’études illettrisme-illectronisme à l’assemblée nationale Béatrice Piron et Hugues Lenoir, chercheur en sciences sociales.
En début de journée, une conférence gesticulée a été présentée par une formatrice et un formateur de Lire et Ecrire Bruxelles. Dispositif imaginé par Franck Lepage, la conférence gesticulée a pour but de mélanger des anecdotes et des savoirs théoriques pour mieux faire passer un message. C’est un outil d’éducation populaire qui parle de vrais témoignages et fait le lien entre la petite et la grande histoire. Cette conférence gesticulée a été une découverte pour la plupart d’entre nous. Les ambassadeurs et ambassadrices ont été très touchés car ils se sont retrouvés à travers les témoignages : « Je suis partout ! », s’est exclamé Jean-Luc, ambassadeur à Niort. Elle a été fort appréciée et émouvante pour tous, y compris les personnes qui ne sont pas en situation d’illettrisme ou qui ne connaissaient pas l’illettrisme.
La seconde moitié de journée a été scindée en trois parties. Tout d’abord, une conférence menée par Anne Vinérier sur une présentation assez historique de l’état des lieux de la lutte contre l’illettrisme. Puis un temps d’échanges a été organisé entre les professionnels et politiques présents interpellés par diverses questions posées par les ambassadeurs et ambassadrices qui ont fièrement pris la parole. Pour finir, Hugues Lenoir a réalisé une synthèse de la journée écoulée.
Du côté politique, plusieurs personnes ont trouvé que le discours de Béatrice Piron n’a pas convaincu. Députée de la troisième circonscription des Yvelines, membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée Nationale, elle préside le groupe d’études sur l’illettrisme et l’illectronisme. Certaines personnes présentes lors des échanges ont eu le sentiment qu’elle ne semblait ni n’avoir préparé, ni maitriser son sujet… Au vu du malaise ressenti à la suite de certaines de ses réactions, les ambassadeurs et ambassadrices ne se sont pas senti considérés par la députée mais certains ont pu lui faire part de leurs points de vue lorsque la journée a été terminée.
Le président du département et le nouveau chargé de mission ANLCI région Bourgogne-Franche-Comté ont été intéressés et intéressants. Il y a de nombreux ingrédients qui peuvent permettre l’émergence de diverses actions locales. Par ailleurs, le fait qu’il y ait la Suisse, la Belgique et la moitié de la France représentées a donné de la force et de la puissance dans le message. Les liens entre les pays sont très importants et les témoignages d’autres pays permettent de s’interroger sur les actions et pratiques de son propre pays.
Le mot de la fin a été qu’il faut essayer de se revoir et garder des projets et des rêves en commun et que tout le monde espère que de nouvelles portes vont pouvoir s’ouvrir.
Julie X., septembre 2021
Télécharger le compte-rendu de la journée sur le site de la Chaine des Savoirs