Une rentrée 2025 sous le signe de la mobilisation !

Incertitudes financières, associations en grandes difficultés, dématérialisation croissante de l'offre de formation linguistique, critères d'admission au séjour de plus en plus discriminatoires...

L’actualité de la formation de base ne fait pas exception à la morosité du champ associatif. Cette rentrée 2025 nous offre plusieurs occasions d’exprimer la réalité de nos actions et les conséquences de politiques publiques restrictives sur les usager-apprenant·es. Pour ne pas subir et se résigner, nous vous invitons à vous saisir de ces mobilisations pour continuer à faire vivre l’apprentissage des savoirs de base en proximité dans toute sa diversité !

Le réseau APLIS une nouvelle fois meurtri...

Le printemps aura été rude pour l’association Communiquer Lire Ecrire à Parthenay. Après la liquidation de l’ALSIV et de l’ASERC, puis l’arrêt des activités de formation de 3 centres sociaux charentais-maritimes en 2024, CLE a annoncé qu’elle n’atteindrait pas sa quarantième année d’existence… Comme le souligne l’association sur son site, « les problèmes financiers ont explosé« . Malgré le choc, l’équipe et les bénévoles du Conseil d’administration trouvent les mots pour expliquer les raisons d’une décision qui s’avère définitive et incontournable : Clé va s’arrêter en 2025. Les raisons en sont multiples et nous les connaissons trop bien : baisse des prestations ; baisse des subventions ; ouverture impossible de nouveaux lieux de formation malgré une forte implication locale ; augmentation légitime des salaires due à l’inflation ; multiplication des appels à projets restrictifs ; course aux financements entraînant l’épuisement collectif et individuel…

 La Gâtine, les Deux-Sèvres et ses habitants vont perdre un espace de service public dédié à l’apprentissage pour tous et toutes. Le réseau perd de nouveau une pépite, une équipe soudée et mobilisée pour donner à chacun/e sa chance d’apprendre.

Nous sommes tristes, mais les administrateurs et administratrices de Clé nous engagent à faire de leur mésaventure une force pour continuer à alerter et à mobiliser ! Vous pouvez les soutenir en vous mobilisant localement ces prochaines semaines.

Les mobilisations à venir

Le français pour toutes et tous!

Le 8 septembre, Journée internationale pour l’alphabétisation, le collectif invite à une mobilisation contre une dérive toujours plus discriminatoire de la politique linguistique d’intégration de l’Etat. L’ensemble des structures impliquées dans l’apprentissage du français pour les personnes migrantes pourront rejoindre une visio nationale en ligne et organiser des débats locaux.

Près de chez nous à Niort et à Poitiers comme un peu partout en France une quarantaine de manifestations locales et de débats se sont organisées : rejoignez-les ou organisez un évènement près de chez vous !

JNAI 2025

Du 8 au 15 septembre c’est aussi un rendez-vous annuel pour témoigner, sensibiliser le grand public aux difficultés rencontrées par les personnes en situation d’illettrisme en France. 10% de la population en difficulté avec les savoirs de base, un constat alarmant que nous rappelons quotidiennement. Mais comment continuer à le faire efficacement lorsque des associations historiquement engagées auprès de celles et ceux qui réapprennent disparaissent ?!

Profitons de cette fenêtre médiatique pour faire connaître nos actions et la fragilité du réseau d’organismes de formation associatifs impliqués sur nos territoires depuis près de 40 ans !!

Education populaire : Espaces menacées !

Nos associations s’inscrivent plus que jamais dans le champ de l’Education Populaire. Les espaces de libre apprentissage, d’émancipation par la rencontre et la réappropriation des codes linguistiques et culturels sont eux aussi menacés.

le CNAJEP et HEXOPEE ont entrepris une campagne intitulée « Espaces menacés » sur la thématique des lieux de vie et d’échange en voie de disparition. La rentrée associative de septembre sera l’occasion de se saisir de ces visuels et de rejoindre la mobilisation des acteur·rices de l’éducation permanente et populaire…

Programme de Professionnalisation CRIA NA automne 2025

Illettrisme, des projets locaux pour faire réseau

En Charente-Maritime, les médiathèques et leurs partenaires se mobilisent et initient des projets collectifs locaux pour mieux repérer et accompagner les personnes en situation d’illettrisme-illectronisme vers le ré-apprentissage et la formation.

« Jouons ensemble » – « À bas les clichés ! » – « L’émancipation en sachant » – « Déclic à Marennes » – « Faire réseau contre l’illettrisme dans l’Aunis sud » – « Le Carabottin »
des projets de lutte contre l’illettrisme, qui ont vu le jour suite à la mobilisation de la médiathèque départementale de Charente-Maritime et de son réseau.

Dans ces projets, il est d’abord question de créer des réseaux de partenaires locaux autour des médiathèques de secteurs. Des acteurs et actrices ont rejoint les médiathécaires : associations locales, centres sociaux, collectivités locales, organismes de formation intervenant sur le dispositif régional HSP Socle de Compétences. Ils ont réfléchi et mis en place des actions pour aller vers les personnes directement concernées grâce à des flyers en Français facile à lire et à comprendre, des accompagnements aux savoirs de base au sein des bibliothèques, des orientations facilitées vers la formation…

La dynamique projet s’est ainsi développée sur plusieurs territoires ruraux du département : Val de Saintonge, Communauté d’agglomération de Royan, Pays d’Aunis, Saintonge, Surgères, Mazeray.

Au démarrage, la Médiathèque départementale a fait appel à l’ANLCI et au CRIA NA, persuadée que les médiathèques avaient un rôle à jouer et qu’il fallait leur donner les moyens de l’action. Une journée de sensibilisation s’est tenue en octobre 2024 et 6 journées de formations-actions ont été animées par le CRIA pour laisser libre cours à l’inventivité des professionnel·les et bénévoles. 

Le 3 octobre, la MD17 organisait une Journée de sensibilisation autour de l’illettrisme et de l’illectronisme.
Vous aussi vous cherchez à dynamiser et mobiliser votre réseau territorial ?

Pour vous accompagner dans cette démarche, le CRIA NA vous propose le cadre de son programme de professionnalisation une nouvelle animation d’une journée :

« Illettrisme : mobiliser et animer son réseau territorial.

Le 22 mai à Limoges et le 16 juin à Poitiers. 

Le français pour toutes et tous à Poitiers

Le Tour de France de la recherche-action « Accès au français pour toutes et tous… Oui, mais comment ?  » fait une étape à Poitiers le 26 novembre 2024.

CORAPLIS a participé à cette aventure avec plusieurs formatrices et apprenantes de Niort et de Rochefort, mais aussi de Strasbourg, de Montpellier, de Paris, de Marseille. 

En partenariat avec la Ville de Poitiers et le Toit du Monde, nous vous invitons à participer avec nous à la restitution de ce travail collectif dont vous retrouverez l’ensemble des réflexions et résultats sur le site du Français pour toutes et tous

Ce sera aussi l’occasion d’échanger et de débattre ensemble apprenant/es, formateur/rices et acteur/rices de l’apprentissage du français sur nos expériences communes et de vous présenter un tribune rédigée par des apprenant/es participant à la recherche-action.

Venez seul(e) ou accompagné(e) de vos collègues et apprenant(e)s. nous prévoyons une équipe d’animation et de médiation pour faciliter les échanges en français et dans les langues des participant(e)s !

Formations et Animations Automne 2024

Urgence sur l’apprentissage du français

Structures en difficulté, apprenants en détresse

Communiqué de presse

Nous, acteurs de terrain engagés dans l’accompagnement social, l’insertion professionnelle et l’apprentissage du français à Poitiers et en Nouvelle Aquitaine, lançons aujourd’hui une alerte face aux obstacles croissants rencontrés dans l’enseignement de la langue française. Ces difficultés impactent non seulement notre territoire, mais résonnent également à l’échelle nationale.

Une situation préoccupante

Selon l’INSEE (INSEE Première – N°1993 du 22/04/2024), 10% de la population française rencontre des difficultés à l’écrit. Plus de la moitié des personnes dont le français n’est pas la langue maternelle et qui n’ont pas été scolarisées en France éprouvent également des difficultés significatives à l’écrit. Ce 8 septembre 2024, journée internationale de l’alphabétisation, 7 millions de personnes seraient donc en difficulté pour réaliser des tâches quotidiennes simplement parce qu’elles ne maîtrisent pas assez le français et les savoirs de base. Parmi elles, une large part peine à trouver une solution de formation adaptée.

Par ailleurs, l’obtention de titres de séjour pluriannuels ou l’acquisition de la nationalité sont désormais directement corrélées au degré de maîtrise de la langue française, tant à l’oral qu’à l’écrit. Les récentes modifications législatives visent à durcir ces exigences alors que, paradoxalement, l’offre de formation linguistique décline.

En effet, depuis plusieurs années, les possibilités d’apprendre le français et de se perfectionner à l’écrit se raréfient en raison de divers facteurs :

  • Financements insuffisants : Les associations dédiées à l’apprentissage du français peinent à maintenir les ressources nécessaires pour poursuivre leurs activités.
  • Dispositifs fragmentés : Les programmes d’apprentissage sont souvent organisés en fonction de critères administratifs (demandeur d’emploi, parcours d’insertion, nouvel arrivant) plutôt qu’en termes de besoins individuels ou de niveau de maîtrise de la langue.
  • Baisse du bénévolat : De nombreuses associations peinent à mobiliser de nouveaux bénévoles pour pallier l’absence de solutions professionnelles, impactant directement leur capacité à offrir des cours de français.

Des acteurs historiques de l’apprentissage du français, notamment à Poitiers, ont soit disparu, soit considérablement réduit leurs activités, laissant ainsi de nombreuses personnes sans possibilité d’apprentissage adapté à leurs besoins.

L'importance cruciale de la langue française

Et pourtant, maîtriser le français est plus que jamais indispensable pour vivre pleinement dans notre société. Cette compétence rend possible l’insertion professionnelle, facilite l’accès aux soins médicaux, permet aux parents de suivre la scolarité de leurs enfants, aide à comprendre les documents administratifs et favorise l’autonomie dans des démarches de plus en plus dématérialisées. Ne pas maîtriser le français, à l’oral comme à l’écrit, constitue un frein majeur dans tous ces domaines.

Un besoin urgent de dialogue et de communication

Notre société a un besoin urgent de dialogue pour favoriser le vivre ensemble. Ses membres ont besoin de renforcer leurs compétences de base pour naviguer dans une communication médiatique et politique de plus en plus difficile à décrypter. Cependant, les opportunités d’apprendre tout au long de la vie se raréfient et ne répondent plus aux besoins des habitants.

Diversité des profils, diversité des besoins

Les personnes que nous accompagnons ne sont pas toutes égales devant l’apprentissage du français. Certaines parlent la langue mais ne maîtrisent pas l’écrit, d’autres ont un niveau scolaire suffisant pour apprendre rapidement, tandis que d’autres encore ont vécu des parcours scolaires complexes qui contrarient leurs apprentissages. Les réponses à apporter doivent donc être diverses, multiples et adaptées à la diversité des situations et des besoins des personnes apprenantes. La baisse continue du soutien aux acteurs et actrices de l’apprentissage rend cette diversité impossible à mettre en œuvre.

Soutenir l’apprentissage de la langue française est un enjeu primordial en termes de cohésion sociale.

Nous appelons à une mobilisation collective pour renforcer les dispositifs d'apprentissage du français et à un soutien accru pour les structures qui œuvrent dans ce domaine.

Associations signataires : APAPTIF – CAPÉE – CIF-SP Solidaires entre les âges – CORAPLIS – École Bisan – Fédération des centres Sociaux de la Vienne – Mission Locale d’Insertion du Poitou – Le Toit du Monde

logos des premiers signataire du communiqué

Assemblée Générale 2024

VISIO référent·es pédagogiques en Nouvelle Aquitaine #2

L'équipe du CRIA Nouvelle-Aquitaine s'associe pour faciliter les échanges entre "référents et référentes" pédagogiques.

Participez à la seconde visio du réseau des référent·es pédagogiques de Nouvelle-Aquitaine

Suite à notre première visio régionale de novembre 2023, les référents et référentes pédagogiques ont souhaité aborder la thématique de l’hétérogénéité

Vous êtes référent·e pédagogique – bénévole ou salarié·e – de votre structure. 

Votre structure accompagne dans leurs apprentissages des personnes en difficulté avec les savoirs de base (FLE, Alphabétisation, illettrisme…).

Mardi 26 mars 2024 de 9h à 11h30

Thématique : Gestion des "hétérogénéités"

Déroulé synthétique de la visio :

·       Visualiser les différents types d’hétérogénéité – brainstorming

·       Les réponses à l’hétérogénéité – apport synthétique de l’équipe CRIA NA

·       Echanges de pratique et témoignages

clap Sud Ouest
logo du CRIA NA
logo-coraplis-web

Une action régionale soutenue et financée par :

logo préfecture Nouvelle Aquitaine
logo Union européenne
logo Ministère de l'intérieur

Formations et Animations Janvier-Avril 2024

HSP Socle : des structures prestataires et des équipes professionnelles au bord de l’asphyxie !

Des structures organismes de formation prestataires de l'Habilitation de Service Public Socle de Compétences adressent un courrier d'alerte au Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine

Depuis plusieurs dizaines d’années nos structures sont impliquées localement pour faciliter l’accès aux savoirs de base pour toute personne résidant sur leurs territoires. Historiquement, nos structures ont acquis une réelle légitimité concernant la connaissance des publics et les méthodologies mises en œuvre. Elles participent largement au maillage nécessaire du territoire en matière d’accès à la formation de base. A ce titre elles sont indispensables et ont lié des liens forts avec les partenaires de leurs territoires.

Au gré des changements d’organisation institutionnelle et des renouvellements des dispositifs, nos structures se sont adaptées. Elles ont su trouver des terrains d’entente et de partenariat entre elles pour maintenir un maillage territorial en accord avec la volonté légitime des institutions de donner accès au plus grand nombre à la formation professionnelle et la formation de base.

Voilà 4 ans, nos structures ont de nouveau répondu présentes lorsque le Conseil Régional a lancé sa proposition d’Habilitation de Service Public Socle de Compétences. Au bout de 4 années, si le maillage territorial est toujours présent, ses animateur·rices que sont les professionnel·les de nos structures, en ressortent éreinté·es. Pris·es en étau entre les besoins (prioritaires) des stagiaires, les exigences administratives (changeantes) de leur commanditaire et la santé financière (fragile) de leurs entreprises, nombre de responsables salariés ou administrateurs au mieux ne retrouvent plus le sens de leur implication, résistent au surmenage, mais certains se posent la question de ne plus émarger à un tel dispositif avant d’être submergé·es.

Quant aux structures, quelle que soit leur taille, rares sont celles qui peuvent afficher un bilan financier équilibré et validé par les contrôles financiers successifs du Conseil Régional et de leurs cabinets sous-traitants. Fin 2023 seulement, elles voient leurs bilans 2020 ou 2021 retoqués. 10, 20, 30, plus de 40000€ parfois à rembourser au Conseil Régional 2 années après avoir validé leurs comptes annuels… Sur les bases de maquettes financières complexes, négociées âprement puis figées depuis 2019, les structures doivent justifier d’une activité dont les règles de compensation n’ont cessé elles d’évoluer durant les trois dernières années. Les charges administratives, dont le contrôle de gestion, sont conséquentes et exigeantes.  Résultat : des trésoreries au plus bas, des rapports alarmants de commissaires aux comptes, des activités au bord de l’asphyxie ! S’ajoute à cela, la hausse importante et générale du coût de la vie (fluides, hausse des salaires conventionnés…) qu’il nous est impossible de répercuter à hauteur de la réalité de l’inflation.

Bien sûr, nous pourrions ici équilibrer ce constat alarmant par des résultats positifs auprès des stagiaires que nos structures accompagnent quotidiennement. Cela a été rendu possible également par la prise en compte dans ce dispositif d’heures d’accompagnement individuel pour lever les freins et sécuriser les parcours. Nous avons aussi pu ainsi travailler avec la confiance des partenaires pour accueillir des publics précaires et fragiles et les maintenir en formation. Nous en sommes fiers pour eux, pour elles, tout autant que peut l’être le Conseil Régional, notre premier partenaire et commanditaire sur ce dispositif. Malheureusement, ces réussites ne sauront se maintenir et s’épanouir sans acteurs et actrices de terrain, sans structures de formation adaptées et impliquées sur leurs territoires !

A la veille d’un renouvellement du dispositif HSP Socle, avant la mise en concurrence qui verra nos structures devoir faire des choix et des propositions cruciales pour leur avenir et celui des futur·es stagiaires de nos territoires, nous exprimons ici notre plus vive inquiétude quant au maintien d’un réel accès de qualité et en proximité à la formation de base. Nombre de nos structures ne pourront se représenter ou réfléchissent à maintenir un partenariat financier trop incertain. Les acteurs et actrices se demandent si elles pourront de nouveau répondre pendant plusieurs années aux exigences inconstantes d’un dispositif dont les règles du jeu évoluent en cours de réalisation.

Si ces exigences administratives sont légitimes car elles doivent répondre à celles d’un service public de qualité, il ne faudrait pas qu’elles étouffent les structures qui sont justement censées mettre en œuvre ce même service public.

Sans mise à jour et éclaircissement du prochain dispositif à venir, nous souhaitons alerter par cette tribune sur les risques imminents :

  • pour nos territoires, d’un démantèlement progressif d’un tissu partenarial 

  • pour nos structures, de cessations d’activités en direction des plus éloignées de la formation et du départ de formateur·rices compétentes vers le chômage ou d’autres horizons plus propices à leur épanouissement professionnel 

  • pour les futurs apprenants et apprenantes de ne plus trouver en proximité la qualité de formation dont ils et elles jouissent à présent.
Structures signataires

 CORAPLIS – Cassiopée – APLB  CEDIF – ASERC – AAISC – APEJ – CSC Pont des Seugnes – ATELEC – SCOP SAS Hommes et Savoirs – Ré-Clé-Ré – ALTEA CABESTAN – CSC Les Pictons – MFR Périgord-Limousin – asfodep – Clé – Mot à Mot – CSC Mauzéen – Aclé – ACLEF – CSC La pousse – Alsiv – CICERONE – CPA Lathus